La Success Story d’une FIV avec don d’ovocytes racontée sur CNN

Le premier enfant au monde d’une mère greffée du rein issu d’un don d'ovocytes

Article de CNN du 12 Octobre 2014

Avez-vous déjà osé vous imaginer sortir gagnant d’une situation désespérée ? A 43 ans Al. A. est la première femme (et la seule, à ce jour) ayant été transplantée du rein qui a osé se lancer dans une FIV avec don d'ovocytes, et qui tient aujourd’hui sa fillette dans ses bras.

Il y a sept ans, Al. A. a eu une greffe de rein providentielle qui a changé sa vie. De trois séances de dialyse par semaine, elle a pu vivre la vie normale d'une femme française. Vivant enfin la vie dont elle avait toujours voulu, un seul souhait restait à réaliser. Enfin, son rêve de maternité allait pouvoir devenir réalité. Et pourquoi pas?
Les positions des néphrologues et obstétriciens avaient évolué depuis la première grossesse réussie chez une greffée du rein en 1963. Pourtant, le néphrologue d’Al. A. ne partageait pas son enthousiasme.

Auriez-vous pris ce risque ?

« Pour mon néphrologue, c’était carrément impensable à cause des risques liés à la grossesse, au risque de rejet de la greffe et au risque élevé de naissance prématurée », indique Al. « Il ne comptait pas me soutenir dans cette voie, c’était hors de question. Mais mon mari et moi voulions un bébé. »
Le miracle n’arrivant pas de façon naturelle, Al. A. et son mari ont commencé à envisager la fécondation in vitro, ce qui, dans son cas, ajoutait un risque potentiel: la probabilité accrue d’une grossesse multiple. Pour compliquer les choses, l'âge ne jouait pas en sa faveur concernant ses ovocytes.

« A 42 ans, la qualité de mes ovocytes était médiocre, j’ai donc demandé si je pouvais faire une FIV avec don d’ovocytes. »

Le don d'ovocytes : la même chose qu’une greffe?

Selon une étude menée par le Service Obstétrique du Centre Médical de l'Université de Leiden, aux Pays-Bas, « … dans une grossesse consécutive à un don d'ovocytes, la mère est exposée à des cellules et des antigènes étrangers : une situation qui a une certaine ressemblance avec la greffe d'organes... Le degré de dissemblance antigénique », expliquent les chercheurs (Marie-Louise P. van der Hoorn, Sicco A. Scherjon et Frans HJ Claas), « est en général plus élevé dans les grossesses avec don d’ovocytes que dans les grossesses spontanées, où seules les cellules et les antigènes du père sont ‘étrangers’ à la mère. »
Dans le cas d’Al.A. une FIV avec don d’ovocytes était comme une sorte de double greffe, avec deux organes différents mais elle était vraiment décidée à avoir un bébé.
« Mon seul souci était que je devais combiner les médicaments anti-rejet et ceux pour la FIV. »
Le traitement de la FIV d’Al.A. a commencé le 20 Septembre 2013 au Centre Médical EmBIO à Athènes. Un mois plus tard nous lui avons implanté trois embryons, et l’un d’eux a réussi à s’implanter lors de cette première tentative.
« Mon corps a réagi positivement », se souvient Al.A.

Les gynéco-obstétriciens et les pharmaciens contre elle

Obtenir des médicaments pour une FIV dans un pays européen est généralement facile. Dans le cas d’Al.A. ça ne l’a pas été. « A cause de ma greffe de rein, j’ai dû me battre avec les gynéco-obstétriciens et les pharmaciens français pour obtenir les médicaments pour ma FIV».
Mais après un test sanguin de grossesse positif et après avoir entendu les battements de cœur du bébé, elle eut finalement le bonheur d’attendre son bébé pour juillet 2014.

Le premier bébé né par FIV avec don d’ovocytes

Le bébé n’a pas voulu contrarier les chercheurs qui avaient évoqué les risques de faible poids de naissance et de prématurité chez les bébés nés de mères transplantées du rein. Attendu en juillet, le bébé est né en mai, à 32 semaines, avec un poids d’à peine 1,3 kg. Maman Al.A. et son mari ont dû parcourir 50 km chaque jour pour aller la voir dans sa couveuse au service de néonatologie de l'hôpital.
«Malgré toutes les difficultés » déclare Al.A., « aujourd’hui, je profite du bonheur chaque jour avec ma famille».