La Maternité de Substitution
La maternité de substitution est un processus fondé sur le principe moral de l'altruisme à travers lequel des femmes obtiennent leur propre enfant alors qu’elles ont de graves problèmes de santé, soutient le gynécologue - obstétricien Thanos Parashos. Il insiste sur le fait que dans le cas de la maternité de substitution, la mère n’est pas celle qui donne naissance mais celle qui fournit le matériel génétique, et souligne que la loi en vigueur en Grèce en matière de maternité de substitution est démocratique et couvre pleinement tous ses aspects.
Qu’est-ce qu’on entend exactement lorsque l’on parle de maternité de substitution?
La maternité de substitution concerne des femmes qui, pour diverses raisons, n’ont pas d’utérus ou leur utérus a un problème très grave. Mais elles ont toujours leurs ovaires.
Dans ces cas, nous utilisons une troisième femme dans l'utérus de laquelle on place le ou les embryons obtenus à partir de l'ovocyte fécondé d'une autre femme avec le sperme de son partenaire.
La femme qui porte ce ou ces embryons est appelée mère porteuse et le procédé, maternité de substitution.
C'est une forme de Fécondation in vitro?
"Tout à fait. La FIV a débuté il y a de nombreuses années pour d'autres raisons et elle est utilisée pour d'autres raisons aujourd'hui. A l’époque on traitait des problèmes de blocage des trompes. Aujourd'hui, la FIV s’utilise pour la maternité de substitution, pour des maladies génétiques, pour des problèmes d’oligospermie sévère."
Les taux de réussite sont les mêmes que pour les autres formes de FIV?
"Il sont semblables aux autres formes de FIV. Ils peuvent aller de 30, 60, jusqu’à 70%, selon le problème et le cas. Plus la femme qui donne ses ovocytes est jeune, plus les taux de réussite sont élevés. Et que ce soit pour la maternité de substitution, ou pour la FIV en général c’est l’âge de l’ovocyte qui a un rôle déterminant."
Avez-vous appliqué le processus de maternité de substitution?
"A de maintes reprises. Ces 18 derniers mois, nous avons eu cinq cas, parmi lesquelles deux mères porteuses ont donné naissance et la troisième est enceinte."
La mère porteuse est choisie par le couple ou proposée par le médecin?
"Le couple. Je n'ai pas cette possibilité et je ne veux pas m’interposer pour trouver cette femme. S’ils la trouvent et si le tribunal approuve le choix, alors je m’engage dans la procédure."
Les mères porteuses sont généralement proches du couple?
"Elles peuvent même être des membres de la famille mais selon mon expérience, la plupart d’entre elles étaient des amies."
Une question subsiste chez les gens: Quel est la motivation pour une femme de devenir mère porteuse alors que la loi exclut formellement toute rémunération?
"Des motifs purement altruistes. La femme qui décide de donner naissance à un enfant d'une autre femme qui a ou avait un problème de santé grave, compatie et veut l’aider. De manière générale, les mères porteuses ont souvent des enfants à elles et sont conscientes des problèmes de conception et d’accouchement d’un enfant et elles essayent seulement d'aider une autre personne."
Le moment où une femme donne naissance et voit son bébé pour la première fois, est considéré comme unique. Dans ce cas, que se passe t-il?
"Dans la plupart des cas, la mère porteuse accouche par césarienne. Il existe un lien émotionnel, mais il cesse d’exister car génétiquement l'enfant n'appartient pas à la femme qui lui donne naissance, elle n'a pas les mêmes gènes. C’est pour cela que la loi est venue combler ce vide et sécuriser le couple à cent pour cent".
Etes- vous d’accord avec ces formes de procréation?
"Non seulement je suis d’accord mais je pense que c’est une démarche positive et très importante, un geste de compassion pour venir en aide aux personnes qui ont des problèmes et ne peuvent pas avoir d'enfants."
Comment avez-vous réagi à la décision de justice récente qui a accordé l’autorisation à une femme de 52 ans de donner naissance au bébé de sa fille?
"Très bien. Pourquoi une femme ne pourrait pas aider une autre à avoir des enfants et encore plus quand il s’agit de sa fille? Par ailleurs il n’y avait pas de grande différence d'âge. Le législateur pose une limite d’âge de 50 ans et elle en avait 52. La loi doit faire preuve d’une certaine souplesse et permettre quelques exceptions. Notre spécialité est dynamique, en constante évolution et aujourd’hui, il se passe des choses qu’on n’aurait même pas pu imaginer il y a 5 ans. N'oublions pas qu'il existe l’Autorité Nationale Indépendante de la FIV, qui permet de contrôler et de statuer sur les cas d’exceptions qui peuvent se poser."
N’est-il pas dangereux pour une femme de 52 ans de d"onner naissance à un enfant?
"Il y a des risques, et encore plus pour elle-même. C’est pour cela que le couple devrait rechercher une mère porteuse assez jeune, cela est en effet préférable pour l’embryon et pour elle-même. Mais s’il ne peut pas trouver de femme jeune, alors il se résout à la solution choisie par le dernier couple de Corinthe."